Ces quatre jeunes Londoniens tout récemment mis en vedette sur Arte (émission One Shot Note de Manu Katché) ont formé le Portico Quartet suite à l’achat d’un Hang drum par Duncan Bellamy, le batteur du groupe. Créé en 2000, le Hang (prononcez « hung ») est l’instrument de musique, et plus précisément de percussion,le plus récemment créé. Il vient de Suisse et résulte d’une étude méticuleuse de diverses percussions du monde : gongs, gamelan balinais, ghatam, tambours et cloches. Le côté « Ding » de l’instrument évoque l’usage d’un gong et les sonorités d’un steel drum de Trinidad. Le côté « Gu », qui peut notamment être joué à la manière d’un udu, dispose d’un trou de la taille d’une main pour la résonance. Tel un joueur de tabla, on peut jouer du Hang à la fois de l’extrémité des doigts, des pouces et de la paume de la main. Keir Vine, installé au centre du quartet, lui préfère un jeu aux maillets.
La musique impressionniste, souvent planante et d’une incroyable élégance du Portico Quartet fait référence au jazz, à Steve Reich et à la musique répétitive (y compris celle des orchestres de Gamelan d’Indonésie), à l’electro et à la musique africaine. Les rythmes comme les sonorités envoûtantes du Hang développent une transe planante qui musarde du côté de Philip Glass, qui évoque l’écriture de Radiohead ou la « scandinavian touch » du trio E.S.T. Il n’est guère étonnant que Peter Gabriel, toujours à l’affût de musiques qui sortent de l’ordinaire, ne les ait signés sur Real World, ouvrant du même coup son célèbre label au jazz contemporain.